Savoir-vivre en entreprise

En ces temps difficiles de recrutement, il apparaît que le savoir-vivre en entreprise devient le premier critère retenu par les employeurs lors de leurs recrutements. Le savoir-faire est évidemment très important, mais on préfère aujourd’hui recruter sur le savoir-être et former les candidats à la culture et aux savoirs de l’entreprise, plutôt que de devoir « éduquer » des salariés qui n’auraient aucune notion du savoir-vivre en entreprise.

L’importance du savoir-vivre en entreprise

Lorsque je regarde tout ce qui peut être écrit sur le savoir-vivre en entreprise, je note les notions de capacité d’adaptation, gestion du stress, travail en équipe, autonomie, sens de l’organisation, rigueur, force de proposition, etc. Toutes ces notions sont évidemment très vraies. Cependant, au-delà de ces compétences comportementales individuelles, le savoir-vivre en entreprise est également indispensable. Il s’agit, pour moi, d’appliquer la base d’une éducation somme toute normale, qui permet des relations respectueuses entre êtres humains.

Les règles élémentaires du savoir-vivre en entreprise

1. Arriver à l’heure au travail

Si vous commencez à 9 h 00, passer la porte de votre entreprise à 9 h 00 fait que vous êtes déjà en retard. En effet, le temps d’arriver à votre bureau et de vous installer fait que vous allez déjà perdre 5 à 10 minutes sur votre temps de travail. Cela peut paraître mesquin pour certains, mais les personnes qui badgent le matin le savent bien : si elles pointent à 9 h 10, elles devront rester 10 minutes supplémentaires en fin de journée, ou écourter leur pause, pour atteindre les 7 heures de travail.

« Oui, mais, je reste après 17 h 00 sur mon poste de travail, et mon patron ne me paie pas ces  temps supplémentaire là ». Si on parle de minutes supplémentaires, c’est logique, parce qu’en fait vous récupérez le temps de retard du matin. Et peut-être récupérez-vous aussi les temps de pause du matin et de l’après-midi, qui, soit dit en passant, ne sont pas obligatoires sur des heures de bureau, l’heure de pause étant obligatoire légalement au bout de 6 heures de travail sans interruption. Sauf si évidemment votre convention collective prévoit la gestion des pauses de façon différente.

De même, lorsque vous avez un rendez-vous professionnel, arrivez à l’heure, ou excusez-vous en cas de retard. C’est la moindre des courtoisies.

2. Dire bonjour et au revoir

Saluer ses collègues, ses supérieurs hiérarchiques, ses collaborateurs, reste la première des choses à faire en arrivant le matin, c’est une règle élémentaire du savoir-vivre en entreprise. Leur transmettre votre bonne humeur, votre sourire, permet de commencer la journée au mieux

Les saluer également quand vous quittez les lieux permet aussi de conserver le respect de l’autre. Et ne serait-ce que pour savoir où vous êtes si on vous demande au téléphone par la suite.

3. Utiliser les « mots magiques »

S’il te plaît, merci, excusez-moi… Ces mots de politesse basiques peuvent paraître évidents, mais ils contribuent à des relations professionnelles cordiales.

Cultivez votre tact : dire les choses en fonction de celui ou de celle que l’on a en face de nous et non se défouler sur l’autre. Ne heurtez pas vos interlocuteurs. De même évitez d’adopter un ton désobligeant, au risque de dégrader la relation avec vos collègues.

Faire attention à la façon dont on s’adresse à l’autre favorise une bonne ambiance au bureau.

4. Mettre de côté téléphone et réseaux sociaux

Aujourd’hui nous sommes tous assaillis d’informations de toutes parts et la moindre notification sur le portable ou l’ordinateur nous fait souvent immédiatement porter notre attention sur la teneur du message. Pourtant, quand on est en compagnie, c’est un manque de savoir-vivre.

Evitez donc de consulter votre téléphone, de répondre à vos mails ou de naviguer sur les réseaux sociaux pendant vos rendez-vous ou vos réunions. Respecter l’autre, c’est aussi lui consacrer toute votre attention au cours de vos échanges en face à face, au téléphone, ou en réunion.

5. On ne vole pas son entreprise !

Ne pas voler son entreprise pourrait sembler être une règle élémentaire de savoir-vivre. Pourtant, nombreux sont ceux qui utilisent le matériel de leur entreprise à titre personnel, sans réaliser qu’il s’agit de vol !

J’entends souvent dire : « Oh ! moi, les timbres, je ne les paie pas. J’ai une machine à affranchir au boulot. » J’ai vu dans mes entreprises précédentes le stock de fournitures diminuer à la vitesse grand V à chaque rentrée scolaire. D’aucuns pensent que se fournir auprès des stocks de leur entreprise (quelle que soit la marchandise) à titre personnel, c’est normal. Vraiment ? Imaginez si, dans une entreprise, chacun devait se servir gratuitement : quelle charge financière cela représenterait-t-il pour votre entreprise ? Alors, c’est peut-être implicite. Les choses sont peut-être acceptées dans votre entreprise jusqu’à un certain point. Mais sachez quand même que cela relève du vol. Si votre employeur n’accepte pas votre façon de faire, vous pouvez être licencié(e) pour faute, voire poursuivi(e) au pénal.

Le savoir-vivre en équipe : être un collègue exemplaire

1. Laisser ses soucis personnels à la porte

Sans doute allez-vous penser que je suis inhumaine mais si chacun doit traîner toute la journée des soucis personnels, alors la concentration sur le travail sera moindre et le risque d’erreurs multiplié. Il n’est pas évident de gérer des problèmes personnels quels qu’ils soient, j’en suis consciente. Et certain(e)s collègues peuvent vous aider en vous écoutant pendant les pauses. Mais lorsque vous êtes sur votre poste de travail, vous n’avez pas le droit de passer tel ou tel appel téléphonique, ou d’écrire des mails personnels. Sauf avec l’accord de votre hiérarchie évidemment, dans des cas urgents. Ayez confiance en votre supérieur hiérarchique et parlez-en avec elle ou lui, de façon à éviter des conflits inutiles. En revanche, n’abusez pas de votre situation pour en profiter et passer tout votre temps de travail à gérer vos problèmes. Globalement, préservez votre intimité et respectez la vie privée de vos collègues. Evitez de trop vous épancher sur votre vie personnelle. Comme partout, c’est une question d’équilibre.

2. Conserver sa bonne humeur dans la journée

Oui, je le concède, il n’est pas toujours facile d’être d’humeur égale au travail, d’autant que les contrariétés sont légion au cours d’une journée de travail dans une entreprise. Qu’elles proviennent des collègues, ou de soi-même, il n’est pas toujours facile de conserver sa bonne humeur. Pour autant, avec un peu d’humour parfois, on peut faire en sorte que les choses se passent bien. Cela permet de vivre le plus harmonieusement possible avec les autres sur son lieu de travail.

3. Savoir partager ses erreurs

Il nous arrive à toutes et tous de faire des erreurs. C’est normal, c’est humain. Et nous avons le droit de faire des erreurs, à partir du moment où on en apprend d’elles. Il ne sert à rien de les cacher ; elles seront un jour découvertes et cela vous desservira alors.

Donc, vous considérez que vous avez fait une erreur : il est très important de la partager avec vos collègues et/ou votre supérieur(e) hiérarchique. Pourquoi ? D’abord parce qu’en l’identifiant, vous aurez le réflexe de ne pas la refaire. Ensuite, pour mettre en place des correctifs qui feront que cette erreur ne se reproduira pas. Encore, pour éviter à vos collègues de refaire la même de leur côté. On a tous à y gagner, et l’entreprise également.

4. Savoir partager ses soucis professionnels

Il en va de même pour les soucis professionnels. Vous pouvez être confronté(e) parfois à des situations compliquées qui ne doivent pas vous diriger vers un enfermement personnel. Partagez vos soucis avec vos collègues et/ou votre supérieur hiérarchique ; les idées de chacun pourront vous aider à sortir de l’ornière.

5. Accepter qu’un(e) collègue vous aide

Nous n’avons pas toutes et tous la science infuse. Vous ne savez pas tout faire dans une entreprise. Accepter qu’un(e) collègue vous apporte son aide, ce n’est pas accepter que vous soyez plus faible que l’autre, c’est juste accepter d’apprendre encore et toujours.

6. Être volontaire pour aider un(e) collègue

Et pour compléter ce qui est dit plus haut, accepter d’aider un(e) collègue en difficulté, c’est également faire preuve d’humanité. Si cette aide est apportée spontanément, alors vous aurez également son aide en retour. Et n’attendez surtout pas des remerciements incessants. Cela doit être juste naturel.

7. Admettre que vos idées ne soient pas mises en œuvre

En entreprise, vous serez amené(e)s à travailler de façon collaborative et collective, et on vous demandera souvent d’être force de propositions.

Les idées que vous pourrez apporter ne seront peut-être pas acceptées en tant que telles. En revanche, elles permettront au collectif de rebondir et de partir vers d’autres idées peut-être plus acceptables, plus faciles à mettre en place, etc. Ce n’est pas parce que vos idées ne sont pas retenues dans leur entièreté que vous êtes mauvais ou que l’on ne fait pas attention à vous. Il faut simplement vous dire que vous faites partie d’un collectif et que vos idées permettent aux autres d’avoir d’autres idées : encore une fois, servir l’entreprise, c’est-à-dire le collectif et non l’individualité. Vos idées n’auraient pas été présentées, sans nul doute les autres n’auraient pas pu avancer. C’est de cette façon qu’il faut le voir.

D’aucuns penseront que, de fait, à titre individuel, ils ne seront pas reconnus. Que nenni : l’implication dont vous faites preuve sera prise en compte dans votre évaluation annuelle. En revanche, si vous faites la tête et n’apportez plus rien, là votre comportement sera considéré comme non avenu.

Dans cet article, j’ai souhaité approfondir les clés de bonne conduite pour vivre le plus harmonieusement possible avec les autres en entreprise.

Récapitulons ces quelques règles de savoir-vivre en entreprise :

  • Arriver à l’heure au travail
  • Dire bonjour et au revoir
  • Utiliser les « mots magiques »
  • Mettre de côté téléphone et réseaux sociaux
  • On ne vole pas son entreprise !
  • Laisser ses soucis personnels à la porte
  • Conserver sa bonne humeur dans la journée
  • Savoir partager ses erreurs
  • Savoir partager ses soucis professionnels
  • Accepter qu’un(e) collègue vous aide
  • Être volontaire pour aider un(e) collègue
  • Admettre que vos idées ne soient pas mises en œuvre
Marie-hélène Nedellec est directrice de Iroise, partage et compétences

Rédigé par Marie-Hélène Nedellec
Directrice